« Le projet Sombr’Héros » – Ramon – 2005
352 pages
Travail graphique Dominique Figarella
Sigature Palais de Tokyo
Le PROJET SOMBR’ HÉROS est d’abord le journal d’un écrivain qui s’attelle à l’écriture d’un certain Projet Sombr’ Héros dont il ne sait rien de positif, mais qui naît en tout cas d’une crise littéraire: le sentiment nouveau et soudain que LA LANGUE EST VIEILLE, si bien que cette vieillesse détermine notre héros (id est l’écrivain; id est Joseph Mouton) à une mission obscure par certains côtés (faut-il trouver des phrases qui rémunéreraient la vieillesse de la langue ou au contraire récolter celles qui l’accuseraient le mieux?), sombre par d’autres (car cette tâche qui tombe brus- quement sur les épaules du héros ainsi qu’un impromptu poncho ne va pas sans quelque amertume mélancolique ni sans cette noirceur d’âme présidant ordinairement aux vengeances (en effet, notre héros s’emploiera à nous venger du vieillissement qu' »ils » ont fait subir à la langue; c’est dire qu’il est paranoïaque) et poétique de bout en bout, supposé que l’on appelle poésie tout ce qui s’inquiète EN FACE DE la vieillesse de la langue ou veut, par Hercule! la nettoyer comme les écuries d’Augias. Voici donc le lecteur convié à suivre le héros (qui, de par ses origines mexicaines, pourrait bien après tout s’ap- peler Ramon) dans ses aventures parfois picaresques (tel est le ramonesque, oui, de l’entreprise: son prosaïsme proprement comique), dans ses gammes (exercices, macéra- tions, logiciels bricolés à la main, défis, f(r)ictions, travaux de recul, etc.), dans ses affres, ses échecs, ses doutes, ses victoires, ses embardées comme ses dérapages aux points de suspension… Pour que le lecteur s’y retrouve, l’auteur a disposé au long de ses tribulations des notes qui tantôt en éclairent le contexte ou l’enjeu, tan- tôt leur prodiguent des compléments utiles ou des prolongements; il a aussi recouru à l’amitié du peintre Dominique Figarella, dont la mise en page fidèle et savante, constitue une véritable lecture du PROJET SOMBR’ HÉROS.
Le projet de Joseph Mouton entrelace narrations, attitudes et réflexions tour à tour tragiques, percutantes, hilarantes, son écriture y adopte des variations incessantes. Un ensemble de motifs, de vignettes et de moments qui se succèdent, s’accumulent, disparaissent, nous jouent des tours et font retour…
« Le projet Sombr’Héros n’est pas un roman, c’est un Ramon. De ce que le héros s’y nomme Ramon, il s’ensuit qu’un Ramon se ramène littérairement à l’héroïsme le plus maigre : pas de seconds couteaux, pas de bons indiens, juste MOI et ces putains de cactus. Pour les décors en effet, on a pris la vieillesse de la langue. C’est sombre. Ça va barder. »
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Categorie : Poésie & Image
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