Jacques Demarcq est un poète et un traducteur français né en 1946. Jacques Demarcq est né en 1946 dans la périphérie de Compiègne, dont le nom même, à l’occasion, engendrera dans sa poésie, par le moyen de la paronomase et de l’étymologie (vraie ou fausse), une série de variations à la fois cocasses et signifiantes. Exemple : « … qu’honte baigne où-t’es-né », « … con piège où-t’es-né », « … Compiègne où-t’es–né ». La région du Valois, où se situe Compiègne, fut une région chère à Gérard de Nerval, Jacques Demarcq s’est plu à le rappeler : « Longtemps », écrit-il, « j’ai cru que me liait à Nerval un paysage qui a été celui de mon adolescence puis de ma jeunesse : la forêt de Compiègne (…). Les récits de Nerval m’y ramenaient, m’apprenaient à apprivoiser un paysage qui m’était familier sans que je me sente lui appartenir : j’étais un citadin par les grands parents, oncle et tante, qui m’ont élevé. (…) Rien de raisonnable ne lie mon destin à Nerval (…) sinon ses textes…» Si en effet le souvenir de Nerval et du Valois est présent dans plusieurs textes de Jacques Demarcq, par exemple dans le livret de l’opéra L’air de l’eau, cela ne fait pas de lui un poète du terroir ni un nostalgique de ses années d’enfance : « Couper court à la cruauté des filiations, voilà son souci à Jacques Demarcq, et tout reprendre à zéro — échapper une bonne fois à l’horreur généalogique », écrit Alain Frontier. Jacques Demarcq ne descend que des textes qu’il a lus.
Ayant suivi un cursus de lettres modernes à la Sorbonne et à l’Université d’Amiens, Jacques Demarcq est quelque temps professeur de lettres au lycée de Compiègne, puis il travaille successivement dans plusieurs organismes à vocation culturelle : Maison de la Culture d’Amiens ; F.R.A.C. (Fonds régional d’art contemporain) de Picardie, où il fut membre du comité d’achat ; Fondation Royaumont, Centre Georges Pompidou ; France Culture, etc. À partir de 1993, il enseigne à l’École des beaux-arts de Saint-Étienne (3e cycle design), puis à l’École des arts décoratifs de Strasbourg, où il dirige, de 2000 à 2006, le département design.
Mais le véritable métier de Jacques Demarcq est celui de poète et de traducteur. Il est l’auteur d’une quinzaine de livres de poésie ou de fiction, d’un grand nombre de traductions de poètes étrangers, et s’est fait connaître par le nombre et la qualité de ses lectures publiques, tant en France qu’à l’étranger.
Dès 1978, il se lie d’amitié avec le poète Christian Prigent et avec les écrivains ou artistes qui gravitent, de près ou de loin, autour de la revue TXT : Jean-Pierre Verheggen, Claude Minière, Eric Clémens, Denis Roche (1937), Valère Novarina, Pierre Le Pillouër, les peintres Philippe Boutibonnes, Jean-Marc Chevallier, Bernadette Février… Lui-même fera partie du collectif de la revue jusqu’en 1985.
Sa rencontre avec les animateurs de la revue Tartalacrème, Alain Frontier et Marie-Hélène Dhénin, a lieu à la Maison de la culture d’Amiens le 26 janvier 1980 Jacques Demarcq devient alors un des collaborateurs les plus assidus de cette revue. Dès le no 11 d’octobre 1980, sa rubrique Échos Risées ouvre, écrit Pierre Le Pillouër « un débat privé sur l’à quoi bon de ces petites revues… Grâce à l’impertinence de ce sagace xtyliste, dont la patte d’ours cache la profonde générosité, cette rubrique étendra considérablement l’aire de Commerce». Enfin il enrichit le sommaire de la revue en y introduisant de nouveaux auteurs, notamment le poète Jean-Luc Lavrille, que Tartalacrème ne connaissait pas encore.