En plus de son activité d’artiste Jean-Louis Vila fut directeur des Beaux-Arts de Perpignan. Il participe aux émissions de Jean Daive sur France Culture depuis 1980. Il a également réalisé des vidéos, des illustrations et des livres de bibliophilie, notamment « Comment la peinture s’oublie dans la peinture », dans « rien qui porte un nom » avec Christian Prigent, Cadex, Editions 1996.
A ses débuts son travail est marqué par l’influence du mouvement Supports-Surfaces dont il se sent proche. Dans cette remise en cause de l’expression picturale traditionnelle son travail restera pourtant nourri de « mémoire ». L’espace abstrait de sa peinture est jalonné de symboles et de références à ses souvenirs et son vécu. Dans une attitude minimaliste, Jean-Louis Vila réalise toujours avec une grande économie de moyens la mise en relation de figures géométriques simples, évocatrices et symboliques. Le religieux se mêle à l’anecdotique : formes inspirées de l’architecture romane catalane, triangles du cyprès ou des « caparutxes » cagoules de la procession de la Semaine Sainte de la série « Sanch ».
La série de « La Sanch », « n°1, n°2, n°3, exécutée entre 1986 et 1990 et donnée par l’artiste au musée, témoigne de la relation très forte qui lie la Catalogne à la religion. L’artiste met en scène les éléments de la procession : cagoules, croix, dans une œuvre dont la forme renvoie aux retables ou fresques d’églises et dont les matériaux (fer rouillé, plomb) restituent la pesanteur de la procession. L’association de la peinture et du métal place son œuvre entre la peinture et la sculpture. Le cadrage renforce le caractère intrigant, et par delà mystique, de la scène que l’on semble observer à travers une fenêtre depuis un espace intérieur. Voyons-nous directement les « caparutxes » ou seulement leurs ombres ? Dans un point de vue « quasi voyeur » l’œil du spectateur est attiré vers la scène placée dans la lumière. La composition accentue la distance entre la matérialité physique de l’oeuvre et la spiritualité du sujet évoqué.