Roger Cosme Estève est un catalan nomade, un peintre migrateur, et après New York et Tachkent, l’Espagne, le Maroc ou le Mali, c’est aujourd’hui à Gaillac qu’il vit et travaille. Cette exposition témoigne de son immersion dans le Gaillacois. « J’avais arrêté de peindre quelque temps. Sur les bords du Tarn, les arbres ont commencé à m’intéresser. Ce qui m’a plu, c’est l’absence de ciel et tout ce gris était intéressant du point de vue pictural« . C’est dans la grisaille de l’hiver qu’est née sa nouvelle inspiration, au regard de l’alignement anarchique des troncs nus, verticaux… « La lumière je l’ai trouvée dans les arbres ». Celui qui usait de la matière des goudrons et du noir de l’encre nous étonne par cette irréelle clarté. Sa passion graphique est satisfaite par les fûts plantés entre ciel et terre confondus. Roger Cosme Estève, au fil des toiles qui se succèdent, va retrouver le noir. Les arbres et le paysage ont remplacé le bestiaire fabuleux, le graphisme végétal a supplanté les signes et les écritures. Jean-Michel Collet.